Descouleurs inimitables. Au-delà de cette approche pragmatique, l'automne est probablement la plus belle saison pour organiser une sortie en van. Tout d'abord parce que les couleurs de cette saison sont uniques. Les jaunes, les bruns, les rouges, les ocres, les verts du mois d'octobre font de l'automne une période à part, pleine de poésie.
1. L'automne de Guillaume Apollinaire 1880-1918 est une saison de brouillard et de tristesse. Automne Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux Et s’en allant là -bas le paysan chantonne Une chanson d’amour et d’infidélité Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise Oh !* l’automne l’automne a fait mourir l’été Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises. *pas d'autre ponctuation mis à part le point final Guillaume Apollinaire "Alcools" - Mercure de France 1913 - réédité en poche Poésie/Gallimard Et ce poème difficile et tout aussi triste Automne malade Automne malade et adoré Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Au fond du ciel Des éperviers planent Sur les nixes nicettes* aux cheveux verts et naines Qui n'ont jamais aimé Aux lisières lointaines Les cerfs ont bramé Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu'on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille Les feuilles Qu'on foule Un train Qui roule La vie S'écoule Guillaume Apollinaire "Alcools" Aucune ponctuation dans ce texte*Dans la mythologie germanique et scandinave les nixes sont des nymphes aquatiques qu'affectionne l'auteur cf la Lorelei, qu'il évoque dans un autre poème. Apollinaire les qualifie de "nicettes", de l'ancien français "nice" niais, mignon. 2. Charles Baudelaire 1821-1867 peut-il être qualifié de poète maudit ? Certainement, lui à qui Les Fleurs du Mal ont valu un procès pour outrage à la morale publique et à la morale religieuse. Aujourd'hui, Les Fleurs du Mal sont le recueil de poésies qui se vend et s'est le plus vendu en France. Chant d'Automne Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l'hiver va rentrer dans mon être colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. II me semble, bercé par ce choc monotone, Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui ? - C'était hier l'été; voici l'automne ! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. Charles Baudelaire "Les Fleurs du Mal" - 1857 3. Michel Beau Voici quelques rares éléments de la biographie du poète Michel Beau, trouvés sur le site [Michel Beau a publié de nombreux livres de poésie Du cœur aux lèvres » aux éditions Rougerie, C’est donc cela l’amour » aux éditions Grassin, Quand paraît l’arc-en-ciel » aux éditions Nouvelle Pléiade, La farandole des saisons » à l’Académie du Disque de Poésie, Scriptoformes » aux éditions Graph2000, La mieux-aimée » aux éditions Denoël, Jonglerimes » aux éditions Nathan.] ... auteur de ce poème triste sur l'automne Jour pluvieux d'automne Une feuille rousse que le grand vent pousse dans le ciel gris-bleu, l'arbre nu qui tremble et dans le bois semble un homme frileux, une gouttelette comme une fléchette qui tape au carreau, une fleur jaunie qui traîne sans vie dans la flaque d'eau, sur toutes les choses des notes moroses, des pleurs, des frissons, des pas qui résonnent c'est déjà l'automne qui marche en sifflant sa triste chanson. Michel Beau 4. Marguerite Burnat-Provins Marguerite Burnat-Provins 1872-1952 est une écrivaine, dessinatrice et peintre française qui a vécu une grande partie de sa vie en Suisse. Elle trouve sa source principale d'inspiration dans l'observation de la nature. Sur l'arbre rouge Sur l'arbre rouge, as-tu vu Le corbeau noir ? L'as-tu entendu ? En claquant du bec, il a dit Que tout est fini ; Les fossés sont froids, La terre est mouillée. Nous n'irons plus rire et nous cacher, Dans la bonne chaleur du blé. Le corbeau noir a dit cela, En passant, Dans l'arbre rouge couleur de sang. Marguerite Burnat-Provins "Chansons rustiques" - Säuberlin et Pfeiffer, 1905 5. Marie-Magdeleine Carbet Romancière, auteur de contes pour enfants, et de poèmes "Mini-poèmes sur trois méridiens" - 1977, Marie-Magdeleine Carbet, est née en 1902 aux Antilles. L’acacia Le vent Passait, pleurant. L’acacia dit Vent d’automne Au front gris, Tu t’ennuies Je te donne Mes feuilles. Prends, cueille Et va jouer au volant* Avec ton amie La pluie. Le printemps, En son temps, M’en fera de plus jolies ! Marie-Magdeleine Carbet *allusion peut-être au jeu du volant, ancêtre du badminton. 6. Francis Carco 1886-1958 est un romancier, auteur de Jésus la Caille, L'Homme traqué... et le poète de Premiers vers, La Bohème et mon cœur, Chansons aigre-douces... Il fréquente les milieux artistiques parisiens, où il rencontre les poètes Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Un arbre Un arbre tremble sous le vent, Les volets claquent. Comme il a plu, l'eau fait des flaques. Des feuilles volent sous le vent Qui les disperse Et, brusquement, il pleut à verse. Francis Carco 7. Maurice Carême Merci à la Fondation Maurice Carême L'écureuil et la feuille Un écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent. Et le vent balance la feuille Juste au-dessus de l'écureuil ; Le vent attend, pour la poser Légèrement sur la bruyère, Que l'écureuil soit remonté Sur le chêne de la clairière Où il aime à se balancer Comme une feuille de lumière. Maurice Carême Gare isolée On allume les lampes. Un dernier pinson chante. La gare est émouvante. En ce soir de septembre. Elle reste si seule À l’écart des maisons, Si seule à regarder L’étoile du berger Qui pleure à l’horizon Entre deux vieux tilleuls. Parfois un voyageur S’arrête sur le quai, Mais si las, si distrait, Qu’il ne voit ni les lampes, Ni le pinson qui chante, Ni l’étoile qui pleure En ce soir de septembre. Et la "banlieue" le cueille, Morne comme le vent Qui disperse les feuilles Sur la gare émouvante Et plus seule qu’avant. Maurice Carême Étranges fleurs L'automne met dans les lilas D'étranges fleurs que nul ne voit, Des fleurs aux tons si transparents Qu'il faut avoir gardé longtemps Son âme de petit enfant Pour les voir le long des sentiers Et pour pouvoir les assembler En un seul bouquet de clarté Comme font, à l'aube, les anges, Les mains pleines d'étoiles blanches... Maurice Carême 8. Pernette Chaponnière, de son vrai nom Pernette Dunant est née en 1915 en Suisse Genève. Elle est auteure de romans, de livres pour enfants et de pièces de théâtre. Les feuilles mortes Tombent, tombent les feuilles rousses, J'entends la pluie sur la mousse. Tombent, tombent les feuilles molles, J'entends le vent qui s'envole. Tombent, tombent les feuilles d'or, J'entends l'été qui s'endort. Tombent, tombent les feuilles mortes, J'entends l'hiver à ma porte. Pernette Chaponnière "L'écharpe d'iris" - Ed Hachette Un poème pour attendre le retour des hirondelles L'hirondelle On m'a dit qu'une hirondelle ne faisait pas le printemps et moi je dis que c'est elle sinon, qui le ferait donc ? Je l'ai vue avec son aile qui taillait dans le ciel blanc un grand morceau de dentelle où venait jouer le vent. Ce n'était qu'une hirondelle un oiseau noir et blanc et pourtant je n'ai vu qu'elle et j'ai le coeur tout content. On dit que les demoiselles font la pluie et le beau temps ; moi je dis qu'une hirondelle fait l'avril et le printemps. Pernette Chaponnière 9. Anne-Marie Chapouton Il pleut Il pleut des feuilles jaunes il pleut des feuilles rouges L’été va s’endormir et l’hiver va venir sur la pointe de ses souliers gelés Anne-Marie Chapouton "Poèmes petits" - Delagrave, 1999 - poème remis dans sa forme d'origine pas de ponctuation ni de majuscules. 10. Pierre Coran Pierre Coran est né en 1934 AutomneQuand les bois ont les cheveux courts, La lune ceint son abat-jour De brume pâle Et le vent vole et le vent court En tournoyant comme un vautour Sous les étoiles. Pourquoi mon coeur es-tu si lourd Quand les bois ont les cheveux courts ? Rivé aux cailloux de la cour Le lierre étreint dans ses doigts gourds Une hirondelle. Entends-tu dans le petit jour, Le gel affûter ses tambours Et ses chandelles ? Quand les bois ont les cheveux courts Pourquoi mon coeur es-tu si lourd ? Pierre Coran dans "La Poésie comme elle s'écrit" - Jacques Charpentreau - Éd Ouvrières 1979 11. Alain Debroise Alain Debroise 1911-1999, est auteur de poésies et de comptines. Villanelle* Une feuille d'or, une feuille rousse, un frisson de mousse, sous le vent du nord. Quatre feuilles rousses, quatre feuilles d'or, le soleil s'endort dans la brume douce. Mille feuilles rousses, que le vent retrousse. Mille feuilles d'or sous mes arbres morts. Alain Debroise "Deux sous d'oubliettes"*villanelle à partir du XVIe siècle, chanson pastorale et populaire ancienne sous la forme d'un poème. 12. Lucie Delarue-Mardrus Plus coloré, voici l'automne de Lucie Delarue-Mardrus 1874-1945, suivi d’une courte poésie pour les petits. L'automne On voit tout le temps, en automne Quelque chose qui vous étonne, C'est une branche tout à coup, Qui s'effeuille dans votre cou ; C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor, Et puis partout, ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus Les feuilles tombent Les feuilles tombent peu à peu Les feuilles sont déjà par terre En grand silence, en grand mystère Les feuilles tombent peu à peu . Lucie Delarue-Mardrus 13. Luce Fillol Luce Fillol est née en 1918. Poète et romancière pour la jeunesse, "Le 47 bis de la rue des trembles" son premier roman, et "Prune" Édit Flammarion collection Castor Poche, sont ses oeuvres les plus connues. Feuille rousse, feuille folle Feuille rousse, feuille folle Tourne, tourne, tourne et vole ! Tu voltiges au vent léger Comme un oiseau apeuré. Feuille rousse, feuille folle ! Sur le chemin de l’école, J’ai rempli tout mon panier Des jolies feuilles du sentier. Feuille rousse, feuille folle ! Dans le vent qui vole, vole, J’ai cueilli pour mon cahier la feuille qui dansait. Luce Fillol dans "Musi-Musou raconte" - éditions Magnard, 1969 14. Rémy de Gourmont Ce poème de Rémy de Gourmont 1858-1915 est proposé sans la dernière strophe. Les feuilles mortes Simone, allons au bois, les feuilles sont tombées, Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Elles ont les couleurs si douces, des tons si graves, Elles sont sur la terre si frêles épaves ! Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Elles ont l'air si dolent à l'heure du crépuscule, Elles crient si tendrement, quand le vent les bouscule ! Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Quand le pied les écrase elles pleurent comme des âmes, Elles font un bruit d'ailes ou de robes de femmes. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Viens nous serons un jour de pauvres feuilles mortes. Viens déjà la nuit tombe et le vent nous emporte. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Rémy de Gourmont "Simone, poème champêtre"- Mercure de France, 1901 15. Fernand Gregh Fernand Gregh 1873-1960 était, comme il se définissait lui-même pour se démarquer des symbolistes, un poète "humaniste". Il est aussi l'auteur d'essais et de nombreuses critiques littéraires. "Après l'école de la beauté pour la beauté, après l'école de la beauté pour le rêve, il est temps de constituer l'école de la beauté pour la vie." F. Gregh Silence d'automne C'est le silence de l'automne Où vibre un soleil, monotone Dans la profondeur des cieux blancs ... Voici qu'à l'approche du givre Les grands bois s'arrêtent de vivre Et retiennent leurs cœurs tremblants. Vois, le ciel vibre, monotone ; C'est le silence de l'automne. O forêt ! qu'ils sont loin les oiseaux d'autrefois Et les murmures d'or des guêpes dans les bois ! Adieu, la vie immense et folle qui bourdonne ! Entends, dans cette paix qui comme toi frissonne, Combien s'est ralenti le cœurs fougueux des bois Et comme il bat, à coups dolents et monotones Dans le silence de l'automne ! Fernand Gregh "La Beauté de vivre" - Calmann-Lévy éditeur, 1900 16. Isabelle Jaccard Feuilles d'automne J'ai regardé les feuilles rouges Elles tombaient. J'ai regardé les feuilles jaunes Elles volaient. J'ai regardé les feuilles brunes Que le vent poussait. Rouges, jaunes, brunes, Chacune dansait. Isabelle Jaccard 17. Georges Jean Georges Jean, né en 1920, est un poète enseignant enseignant-poète ?. Il a publié de nombreux recueils de poésie et des anthologies pour les enfants, dont le Nouveau trésor de la poésie pour enfants en 2003 au Cherche midi éditeur. L'automne Quand s'annonce l'automne La marmotte marmonne Rentre dans sa maison Et dit "C'est la saison Où mon lit a du bon Dormons." Et elle attend le temps Du soleil, le printemps En dormant. Georges Jean 18. Tristan Klingsor Tristan Klingsor 1874-1966 est malgré son nom c'est un pseudonyme, un poète français. Il était aussi musicien et peintre reconnu. Voici sa jolie contribution à l'automne, avec un texte particulièrement adapté aux élèves d'élémentaire Le rouge-gorge Le rouge-gorge est au verger ; Ah ! qu'il est joli, le voleur ; Il ne pèse pas plus que plume Et le vent le balance à son gré Comme une fleur ; Ah ! qu'il est joli, le voleur de prunes. Oiseau, bel oiseau d'automne, Voici l'oseille qui rougit Dans l'herbe, Et la feuille du poirier jaune ; Tout se couvre de pourpre et de vieil or superbe Avant l'hiver gris. Tristan Klingsor 19. Alphonse de Lamartine Alphonse de Lamartine 1790-1869, grand poète romantique et lyrique, écrivain et homme politique, a publié Harmonies poétiques et religieuses en 1830. L'automne* titre proposé pour la classe élémentaire - extrait* Voilà les feuilles sans sève Qui tombent sur le gazon, Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans le vallon, Voilà l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais, Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts. L'onde n'a plus le murmure, Dont elle enchantait les bois; Sous des rameaux sans verdure Les oiseaux n'ont plus de voix; Le soir est près de l'aurore, L'astre à peine vient d'éclore Qu'il va terminer son tour, Il jette par intervalle Une heure de clarté pâle Qu'on appelle encore un jour. Alphonse de Lamartine "Harmonies poétiques et religieuses" - 1830 *titre original Pensée des n'a gardé pour l'école élémentaire que les 2 premières strophes de ce long pourra en retrouver l'intégralité dans page du site actuellement en travaux BRASSENS chante les poètes. Une deuxième poésie, dans la même tonalité Rêve d'automne Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encore, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui Je me retourne encore et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui ! Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme et m'aurait répondu ? ... La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyr ; A la vie, au soleil, ce sont là mes adieux ; Moi, je meurs et mon âme au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux. Alphonse de Lamartine "Méditations poétiques" - 1920
Poésiepour le ce2: L’automne – Apprendre ses poésies autrement On voit tout le temps, en automne Quelque chose qui vous étonne, C’est une branche tout à coup, Qui s’effeuille dans votre cou ; C’est un petit arbre tout rouge, Un, d’une autre couleur encor, Et puis partout, ces feuilles d’or Qui tombent sans que rien ne bouge
Accueil Contact Publié le 26 septembre 2011 L’automne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous étonne , C'est une branche tout à coup , Qui s'effeuille dans votre cou. C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor , Et puis partout ,ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette maison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à la maison Rôtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus
Unesélection de poèmes écrits par Théodore Agrippa d'Aubigné, écrivain et poète baroque français né en 1552 et mort en 1630.15 poèmes <23456Phonétique Cliquez pour la liste complète ! ; ? à ah çà ha haï hâté hi ho hué thé yé-yé éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai ... 19 juin 1837Accourez vite à nos splendides fêtes ! Ici banquets, là concert, ailleurs bal. Les diamants rayonnent sur les têtes, Le vin rougit les coupes de cristal. Ce luxe altier qui partout se déroule, Le peuple va le payer en gros sous. Municipaux, au loin chassez la foule. Amusons-nous !Quel beau festin ! mets précieux et rares, Dont à prix d'or on eut chaque morceau, Vins marchandés aux crus les plus avares Et que le temps a scellés de son sceau... Quel est ce bruit ?... - Rien, c'est un prolétaire Qui meurt de faim à quelques pas de vous. - Un homme mort ?... C'est fâcheux ! Qu'on l'enterre. Enivrons-nous !Voici des fruits qu'à l'automne Vole à grand frais l'été pour ces repas Là , c'est l'Aï dont la mousse écumeuse Suit le bouchon qui saute avec fracas... Qu'est-ce ?... un pétard que la rage éternelle Des factieux ? - Non, non, rassurez-vous !Un commerçant se brûle la cervelle... Enivrons-nous !Duprez commence... Ô suaves merveilles ! Gais conviés, désertez vos couverts. C'est maintenant le bouquet des oreilles ; On va chanter pour mille écus de vers. Quel air plaintif vient jusqu'en cette enceinte ?... Garde, alerte ! En prison traînez tous Ce mendiant qui chante une complainte... Enivrons-nous !Femmes, au bal ! La danse vous appelle ; Des violons entendez les accords. Mais une voix d'en haut nous interpelle .Tremblez ! tremblez ! vous dansez sur les morts Ce sol maudit que votre valse frôle, Le fossoyeur le foulait avant nous... Tant mieux ! la terre est sous nos pieds plus molle. Trémoussez-vous !Chassons bien loin cette lugubre image Qui du plaisir vient arrêter l'essor. Déjà pâlit sous un autre nuage Notre horizon de parures et d'or. C'est Waterloo... Pardieu, que nous importe ! Quand l'étranger eut tiré les verroux, On nous a vu entrer par cette porte... Trémoussez-vous !Çà , notre fête est brillante peut-être ? Elle a coûté neuf cent vingt mille francs. Qu'en reste-t-il ? Rien... sur une fenêtre, Au point du jour, des lampions mourants. Quand le soleil éclairera l'espace, Cent mobiliers seront vendus dessous. Vite, aux recors, calèches, faites place... Éloignons-nous !La fête à l'Hôtel de Ville Poèmes de Agénor Altaroche Citations de Agénor AltarochePlus sur ce poème Voter pour ce poème 171 votesEncore un premier jour de l'an Que le temps nous apporte ! Cette date donne l'élan Aux vœux de toute sorte. Puissiez-vous, gais et bien portants, Quand reviendra la fête, En faire encore après cent ans... Oui, je vous le souhaite ! Ménages où l'on voit lié Le printemps et l'automne, Vieux maris, près de vos moitiés Que jeunesse aiguillonne, A bon droit, vous en attendez Fidélité parfaite, Pur amour, serments bien gardés... Oui, je vous en souhaite ! Que de badauds ambitieux, Pour s'enrichir plus vite, Chez nous plongent à qui mieux mieux En pleine commandite ! Toute action pour spéculer Leur est de bonne emplette ; Les dividendes vont grêler... Oui, je leur en souhaite ! La liberté devra beaucoup A la nouvelle Chambre. On va te limer sur son cou Vil carcan de septembre ! Source de salutaires lois, La Réforme complète Même au génie offre des droits... Oui, je vous en souhaite ! Nos diplomates couards et mous, Que partout on brocarde, Au lieu de se mettre à genou, Sauront se mettre en garde. Le coq du peuple souverain Redressera sa crête, Le long des frontières du Rhin... Oui, je le lui souhaite ! On promet des amendements A nos taxes trop dures ; On sape les gros traitements, Les grasses sinécures. L'Amérique sur nos écus N'enverra plus de traite ; Les princes ne quêteront plus... Oui, je vous en souhaite ! Notre théâtre n'est plus veuf Veuf de la tragédie. Il en naît une à l'esprit neuf, A la sphère agrandie. Dumas de sa mémoire l'eût, C'est Ida qui l'allaite, Et l'art en attend son salut... Oui, je le lui souhaite ! Qui trop embrasse mal étreint, Nous dit un vieil adage, Je vais d'un souhait plus restreint Français, vous faire hommage. Par les complots qu'on voit pleuvoir, Puisse dans sa couchette Chacun de vous dormir ce soir... Oui, je vous le souhaite !Mes souhaits de bonne année Poèmes de Agénor Altaroche Citations de Agénor AltarochePlus sur ce poème Voter pour ce poème 162 votes<23456Les poèmes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y ZLes poètes A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Lautomne. On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous étonne, C’est une branche, tout à coup, Qui s’effeuille dans votre cou. C’est un petit arbre tout rouge, Un, d’une autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles d’or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tôt va descendre ! Retournons vite à laAdieuest le dernier poème de la Saison en enfer, rédigé durant l’automne 1873, il semble mettre un point final à la poésie rimbaldienne. Bien sûr, Rimbaud a écrit après la Saison en enfer ; une partie des illuminations a, en effet, été rédigé après la saison. Mais, il est fort à penser qu’en rédigeant ce texte Rimbaud savait yz7Cg.